Les procédures de beauté, de la manucure à la chirurgie esthétique, comportent des risques - et la récompense d'une vie meilleure - podcast

Éditeur Science + Technologie et co-animateur du podcast hebdomadaire The Conversation, The Conversation

Éditeur scientifique associé et co-animateur du podcast hebdomadaire The Conversation, The Conversation

Professeur agrégé d'anthropologie, Collège de la Sainte-Croix

Chercheur postdoctoral, Toxicologie environnementale et génomique du cancer, Université de Californie, San Diego

Carmen Alvaro Jarrín a reçu une bourse de recherche sur le terrain de la Fondation Wenner-Gren et un financement pour l'achèvement de la thèse Mellon/ACLS.

Daniel Merino ne travaille pas pour, ne consulte pas, ne détient pas d'actions ou ne reçoit de financement d'aucune entreprise ou organisation qui bénéficierait de cet article, et n'a divulgué aucune affiliation pertinente au-delà de sa nomination académique.

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Vous rendre plus belle peut entraîner des récompenses tangibles et matérielles. Le joli privilège, comme on l'appelle, peut conduire à un meilleur accès à l'argent et au capital social, ce qui se traduit par une meilleure qualité de vie.

Au Brésil, cette compréhension que la beauté est importante pour le statut social et le bien-être mental et émotionnel a incité l'État à subventionner la chirurgie esthétique. Mais cette poursuite de la beauté a un côté sombre et peut souvent signifier une exposition au mal.

Et cela ne se limite pas aux pratiques d'embellissement extrêmes, comme la chirurgie esthétique extensive. Les gens sont également prêts à supporter des risques potentiels dans des traitements de beauté plus banals et quotidiens, comme les manucures.

Dans cet épisode de The Conversation Weekly, nous discutons avec un anthropologue et un chercheur sur le cancer des dommages potentiels inhérents à la recherche de soins de beauté.

Carmen Alvaro Jarrín est professeure agrégée d'anthropologie au College of the Holy Cross de Worcester, aux États-Unis. Ils font des recherches sur la chirurgie esthétique au Brésil et ont examiné comment l'État en est venu à soutenir l'accès aux procédures esthétiques dans le cadre de la prestation des soins de santé. Le chirurgien plasticien Ivo Pitanguy avait milité pour l'accès à la chirurgie esthétique, arguant que tout le monde avait le droit d'être beau.

"Cela m'a surpris de voir combien d'entre eux ont recours à la chirurgie plastique et dépensent beaucoup d'argent pour la beauté parce qu'ils y voient un moyen d'atteindre une mobilité ascendante", a déclaré Jarrín. Leur livre, The Biopolitics of Beauty: Cosmetic Citizenship and Affective Capital in Brazil, a examiné comment la beauté est devenue un droit à la santé.

Beaucoup de ceux qui accèdent aux cliniques subventionnées par l'État ne peuvent pas se permettre des procédures cosmétiques en privé. Et ces cliniques comportent un risque – elles sont souvent utilisées comme centres de formation et de nombreux patients subissent des tests expérimentaux, parfois avec des effets drastiques.

Lire la suite : Au Brésil, les patients risquent tout pour le « droit à la beauté »

"Les gens croient que la beauté vous donne la richesse. Si vous êtes né pauvre et que vous êtes beau, les gens pensent que cela vous donnera une mobilité ascendante. Tout le monde était convaincu qu'ils gagneraient une mobilité supérieure", explique Jarrín. "Les anthropologues ont remarqué que plus une société est inégalitaire et moins il y a de mobilité ascendante, plus les gens utiliseront ces moyens magiques. Au Brésil, la beauté a ce genre de qualité magique."

L'accès à la chirurgie esthétique promet de meilleures opportunités d'emploi et de mobilité sociale. Dans ce contexte, demander une intervention médicale pour devenir plus belle peut être un choix rationnel.

Ce n'est pas seulement la chirurgie plastique, ou au Brésil, où la poursuite de la beauté peut avoir un prix extrême. La popularité croissante des manucures au gel, avec leur utilisation de lampes UV, peut également mettre les gens en danger.

En 2016, Karolina Jasko - la Miss Illinois 2018 - a été diagnostiquée avec une forme rare de mélanome sur l'ongle du pouce. Son cancer avait été déclenché par l'exposition aux rayons UV dans les salons de manucure suite à des manucures régulières.

Maria Zhivagui est chercheuse postdoctorale en toxicologie environnementale et en génomique du cancer à l'Université de Californie, aux États-Unis. Elle a récemment co-écrit une étude sur les impacts de l'utilisation de la lumière UV pour durcir le vernis à ongles.

"Nous avons commencé à entendre parler de nombreux cas de cancer qui se sont développés à la suite d'une exposition artificielle aux lampes UV", a déclaré Zhivagui. "Nous avons trouvé cette machine à ongles UV qui est utilisée dans les salons de manucure et qui a été liée au cancer chez les femmes, qui se produit sur le dos de la main ou sur l'ongle et le doigt. Et c'était un cancer très rare, nous donnons généralement ne l'observe pas."

Son équipe a découvert que les lampes à ongles UV peuvent provoquer des mutations dans les cellules humaines et de souris. Une fois qu'elle a vu les effets, Zhivagui - qui faisait souvent des manucures et les faisait même elle-même à la maison - a cessé d'utiliser les lampes UV.

"Après avoir vu les effets sur les mitochondries, sur l'ADN et la mort cellulaire, j'étais comme, non, c'est très alarmant", a-t-elle déclaré. "Et j'ai immédiatement arrêté de m'exposer à ces rayons UV dans les salons de manucure."

Alors que les lampes UV sont largement utilisées dans les salons de manucure, les appareils sont faciles à acquérir pour un usage domestique. Et à mesure qu'ils deviennent plus largement accessibles, il est probable que davantage de personnes s'exposent à des risques.

Cet épisode a été écrit et produit par Nehal El-Hadi et Mend Mariwany, qui est également le producteur exécutif de The Conversation Weekly. Eloise Stevens s'occupe de la conception sonore et notre thème musical est de Neeta Sarl.

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